Le Grand Canal La Place Saint Marc Détail d'une décoration en marbre Le Pont de Rialto

Venise est une ville qui pourrait être née d’un rêve et « plus le rêve s’éloigne du réel, plus il devient vrai et prend son envol sans voiles ni vent. » HUGO PRATT

Venise, « Venezia », …comme si elle disait à celui qui s’en va : Veni etiam – reviens encore » GIULIO LORENZETTI

Quand j’étais plus jeune, je rêvais de voyager, mais les possibilités économiques de ma famille ne pouvaient pas donner la chance à trois enfants d’étudier et de voyager en même temps. J’ai pensé alors que m’inscrire à la faculté de Langues et Littératures étrangères à Venise était la meilleure solution d’avoir une excuse pour faire l’un et l’autre. Tombée amoureuse de la littérature française, je travaillais sur les textes, mais dès que j’avais de l’argent de coté j’allais à Paris par le train de nuit, car je voulais parler le français avec des Français. Une des premières questions qu'on me posait était : «De quel pays es-tu originaire ? »

« Je suis italienne,…vénitienne » était ma réponse, car j’avais compris que les mots « Venise et vénitien » déclenchaient un intérêt spécial, une curiosité que peu d’autres villes auraient pu allumer, d’autant plus que oui, j’étais italienne, mais vénitienne aussi, avec toute la spécificité que naitre et vivre à Venise donne aux Vénitiens nés et grandis dans cette ville. Ville touristique et cosmopolite, mais en même temps ile et donc isolée par rapports au continent ; ville ancienne, riche d’architectures moyenâgeuses presque intactes et en même temps ville jeune (par rapport à la plupart des villes italiennes) née à la suite de la chute de l’Empire romain d’Occident ; ville ouverte vers les espaces lagunaires et la mer et en même temps fermée sur elle-même dans des rues où le soleil n’y pénètre que rarement… Venise est pleine de contradictions comme les Vénitiens, qui disent de l’aimer (« Venise est la ville la plus belle au monde ! »), mais qui ne s’occupent pas vraiment d’elle ; ils ne voudraient jamais la quitter, mais parfois ils ne font que l’exploiter  et après ils s’en vont ; ou bien ils sont obligés de l’abandonner, ils disent de vouloir y retourner  un jour, mais ils n’y reviennent plus, même pour une promenade ;  ils semblent très ouverts et souvent accueillants, mais ils font rarement entrer des étranger dans leur monde.

Venise est une ville qui semble avoir été bâtie pour les enfants, car ils peuvent y jouer en toute liberté : il n’y a pas de voitures, les pierres peuvent servir à y dessiner des jeux avec la craie, sur les murs on peut faire rebondir le ballon, les ruelles ressemblent aux couloirs d’une grande maison où les places deviennent ses pièces. Je pense que les enfants vénitiens voient leur ville comme cela.

Pendant les derniers 50 ans, il y a eu un exode très important des Vénitiens, spécialement des jeunes, qui ont quitté leur ville surtout pour des raisons économiques. Presque tous les petits magasins pour les courses quotidiennes ont fermé. Les quartiers, les places étaient des microcosmes où tout le monde se connaissait et participait à la vie sociale d’une manière curieuse, engagée ou simplement amicale. Maintenant on a parfois du mal à y rencontrer des amis, des connaissances : plusieurs appartements sont  loués aux touristes …

Mais la lumière…, la lumière, l’atmosphère de certaines ruelles, de certaines cours cachées, de certaines vues sur un canal ou sur la lagune n’a pas changée… Quand un rayon de soleil tombe d’un ciel couvert sur une ruelle sordide, il y a des détails qui à travers la lumière baignée  peuvent être transformés et transfigurés. Jeux de miroirs de l’eau qui bouge, reflets de couleurs qui s’entremêlent, les contours deviennent flous. Les bruits, le silence, les odeurs, les parfums, le toucher, la vue…toutes les sensations s’amplifient.

Je vous propose de visiter Venise accompagnés d’un regard qui n’est pas simplement celui d’un guide conférencier (licence professionnelle de "guide autorisée  de Venise" en 2005). Que la visite soit privée en individuel ou en groupe, à travers des parcours qui vont du classique au plus insolite, il ne s’agira pas uniquement d’avoir une idée générale artistique et historique de cette ville, mais en dehors des sentiers battus on découvrira certains aspects de la vie quotidienne locale et une beauté qui se dévoile surtout dans le silence.

Dans mon site vous trouverez aussi des propositions de visites de musées et d’églises des plus connus et incontournables aux moins visités, mais j’essayerai toujours de vous les présenter avec  la sensibilité d’une personne qui n’a pas juste étudié les œuvres d’art, mais qui a vécu aussi des moments et des expériences de sa vie entourée par ces beautés, qui m’ont aidé, la peinture spécialement, à regarder et à sentir autrement.

On ne pourra pas s’en passer de la grande histoire de la République Sérénissime de Venise, mais je vous ferai connaitre aussi des lieux plus cachés et intimes et certains endroits plus vécus par les Vénitiens. Il  y a plein des petites places et des rues où les touristes sont rares, surtout l’hiver, où on a l’impression que les gens se réapproprient de leur quartier, où les boutiques ne sont pas « Vuitton », « Chanel »… ou de bibelots en verre et de masques en plastique, où dans les bars et les cafés on entend parler encore vénitien et où l’on boit un espresso qui n’est pas servi par un chinois et un verre de vin debout au comptoir…Il existe à Venise de lieux secrets au fond des cours, sous les arcades des porches, au bout de certaines « calli »…

L’un de mes auteurs préférés, Josif Brodskij, pensait que le meilleur moment pour visiter Venise était l’hiver. Le brouillard, les couleurs estompées, les basses températures, le bruit de l’eau,… selon lui en hiver la beauté de cette ville est mise en valeur par son voile de brume et d’eau. Et l’eau est le lieu où le temps physique et métaphysique se fondent, l’eau révèle la solitude profonde et la précarité de tout homme. « L’Eau égale à Temps et l’eau offre la beauté de son double. Nous qui sommes faits en partie d’eau, nous servons la beauté de la même manière. En touchant l’eau, cette ville améliore l’aspect du temps, elle embellit le futur. Voilà la fonction de cette ville dans l’Univers. Car la ville est statique et nous, nous sommes en mouvement. La larme en est une démonstration. Nous allons et la beauté reste. Car nous sommes dirigés vers le futur, tandis que la beauté est le présent éternel. La larme est une régression, un hommage du futur au passé. C’est ce qui reste lorsque quelque chose d’inférieur est privé de quelque chose de supérieur : l’homme  de la beauté. C’est la même chose pour l’amour, car l’amour aussi est supérieur, lui aussi est plus grand de celui qui aime. » (Josif Brodskij, Fondamenta degli Incurabili)

 

 

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